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Trouver sa place ou créer une place en soi ?

Cette semaine, je partage avec vous une découverte qui a profondément résonné en moi, le livre de Claire Marin intitulé « Être à sa place : Habiter sa vie, habiter son corps ». Un essai à mi-chemin entre la philosophie et la psychologie. Une rencontre fortuite au détour d’un scroll sur Instagram juste avant de quitter l’application. Il suffit parfois d’un mot pour susciter l’envie d’explorer davantage et de trouver des réponses à des questions qui nous hantent.

Depuis toujours, je me demande « Où est ma place ?  » et  » Qui suis-je « , c’est un sempiternel refrain. Je m’efforce inlassablement de me définir, par mon emploi insatisfaisant qui rend la tâche ardue et dévalorisante où par ce que pensent mes proches. Parce qu’on se construit en rapport aux autres : la manière dont ils nous perçoivent impacte celle dont nous nous percevons. Leur vérité biaisée et incomplète n’étanche pas ma soif de quête identitaire. Le livre de Claire Marin enrichit notre réflexion et éclaire sur certains passages de notre vie.

Longtemps j’ai cherché une réponse définitive, une vérité indiscutable à laquelle je ne pourrais pas me soustraire. Le besoin d’avoir une place à moi, de me définir, de me distinguer pour ainsi faciliter mon parcours. Un sentiment de maîtrise, une source de réassurance, de sens face à l’incertitude de la vie. En fait, je me suis rendue compte que c’est mon désir de réponse définitive qui est une erreur. Une illusion à laquelle je m’accroche inutilement.

Il y a ce « moi » définit par les autres, celui qu’on trimballe longtemps et dont on n’essaie de s’émanciper. La place qu’on nous attribue, pour laquelle on nous valorise et dont on se contente, satisfait notre amour-propre un temps. Notre perception de nous-même est influencée par le contexte familial, culturel et social, les attentes des autres et la pression sociale… Les frontières entre la personne que l’on croit être, celle que l’on veut être, celle que l’on est et celle que les autres perçoivent, sont souvent floues. Puis il y a celle ou celui qu’on aspire à devenir.

S’affranchir des normes imposées et du regard des autres est important pour se concentrer sur ce qui résonne en soi. Il arrive que les autres vous ramènent dans le passé. Il vous rappellent qui vous étiez, niant le changement qui s’est opéré. Peut-être que c’est plus rassurant pour eux. D’autres fois, vous retrouvez vos vieux démons. Plongeant à nouveau dans cet environnement qui vous conditionne à être celui ou celle d’avant. Faut-il se conformer, être authentique ou trouver un équilibre ?

Il y a les choix que l’on fait pour soi, ceux que d’autres font pour nous, ceux qui se présentent ou qui s’imposent à nous. Une impression d’aller où le vent nous pousse, balloté par l’incertitude de notre identité propre. Il y a l’excitation de la découverte, la frustration de ne pas être où l’on veut puis l’ennui. À la recherche de la bonne place, celle qui contente, celle qui prouve notre valeur. Est-ce ma place qui définit qui je suis ou est-ce que c’est le fait de savoir qui je suis qui me permet de trouver ma place ?

« Jusqu’à quel point choisissons-nous notre place ? Peut-être n’est-on jamais vraiment à sa place. Peut-être ne faut-il pas souhaiter avoir une place. Cette absence de lieu propre ne serait alors pas vécue comme un manque douloureux, mais comme une liberté. » Claire Marin – Être à sa place : Habiter sa vie, habiter son corps.

J’ai longtemps vécu comme une souffrance le fait de ne pas trouver ma place, de ne pas trouver qui je suis. Prétendre aujourd’hui que cela ne l’est plus serait dénué de vérité. Et le fait de penser qu’il n’y a pas de réponse finale est effrayant quelque part. Trouver sa place peut ressembler à un voyage complexe ou chaque tournant apporte son lot de défis, tandis qu’avoir une place prédéfinie offre un certain apaisement, de la stabilité et de la sécurité.

Apprendre à se connaître est un processus continu et parfois éprouvant qui implique une adaptation constante, l’acceptation de situations inconfortables et une redéfinition perpétuelle de sa place. Parfois, la vie peut sembler épuisante et frustrante, l’idée d’un chemin tout tracé parait plus simple. Mais puisque ce n’est pas le cas, peut-être alors faut-il créer une place en soi et pour soi ?

Crédit photo : Virender Singh


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