Se séparer d’objets liés à des mauvais souvenirs
Mon lien avec une personne toxique est mort en 2017. Me séparer d’objets liés à des mauvais souvenirs, et à toute cette période-là, m’a permis de mettre de la distance, de ne plus y penser quotidiennement et d’avancer (dans cet article, cette personne sera identifiée par le pronom indéfini : « l’autre »).
Lorsque j’ai connu l’autre*, j’avais 16 ans. Nous avions internet depuis peu. Mes parents étaient séparés depuis presque 10 ans. J’avais besoin de sécurité, envie de protection, un manque évident de confiance en moi, la culpabilité aisée et un penchant pour la dépendance affective. Les garçons ne me courtisaient pas. Je rêvais de trouver l’homme de ma vie.
J’habitais dans le sud-est de la France alors que l’autre vivait dans la banlieue parisienne. On s’est rencontré sur les réseaux sociaux. Nos conversations duraient jusqu’à 8 heures le week-end, nous avons échangé des centaines de messages de l’aube jusqu’au coucher, pendant des années. Je me suis confiée plus que de raison, si bien qu’il s’est immiscé dans mes failles. Il faut dire qu’il avait l’art de la manipulation et du talent pour travestir la réalité.
Puis un jour le masque est tombé, il a perdu la face et a fui. S’en est suivi un silence abrupt et assourdissant. Douze ans de ma vie ont disparu dans le néant. Par conséquent, j’étais libre de recommencer à zéro, un goût âpre dans la bouche. Cinq ans plus tard, j’ai compris ce qui c’était joué. Avant de reconstruire, il fallait déconstruire.
Malgré un long travail avec une psychologue, certains objets réactivaient des souvenirs de ce lien toxique. J’ai donc décidé de me débarrasser de tout ce qui me reliait à l’autre et me maintenait dans le passé : vêtements, photos, objets. J’ai notamment vendu une montre de marque qui ne me correspondait pas, donné ce qui était en bon état et jeté ce qui ne l’était plus. Le soulagement fut immédiat. J’avais repris du pouvoir sur ma vie et fait de la place pour Moi. Toutefois, j’ai conservé un marque-page acheté à Amsterdam qu’il m’avait reproché de ne pas lui offrir. Pourquoi me priver de quelque chose qui me procure de la joie ?
Je pense que conserver des objets associés à de mauvais souvenirs où à une période difficile de votre vie peut être dommageable. Le risque est qu’ils vous empêchent d’avancer. De plus, s’ils vous pèsent au quotidien, il est probablement temps de s’en défaire. Mais ça ne veut pas dire que vous devez vous séparer de tout. D’ailleurs, je vous invite à conserver vos journaux intimes car vous pourriez regretter de n’avoir aucune trace de ce que vous avez vécu et du chemin parcouru.
Si vous souhaitez vous séparer d’objets liés à des mauvais souvenirs et qui vous procurent des sensations désagréables, vous avez trois options :
La première option est de plonger la tête la première : vendez, donnez, jetez. Brisez le vase qu’on vous a offert, déchirez le t-shirt que vous avez porté ce jour-là, ça peut faire du bien de décharger ses émotions (personnellement, je préfère hurler dans une voiture, les fenêtres fermées…).
La deuxième option est de prendre votre temps. Faire le point sur les objets qui ravivent des sensations désagréables donne aussi des indications sur nos failles, celles à réparer, nos responsabilités et apporte des éléments de compréhension supplémentaires.
La troisième option est de prendre des photos de ces objets et s’en séparer. Le but est ainsi qu’ils n’interfèrent pas avec votre vie au quotidien, laissent de l’espace physique et mental. Vous avez alors le choix de les consulter, où pas, jusqu’au moment où vous êtes prêt à les supprimer.
Se séparer d’objets liés à des mauvais souvenirs permet de se détacher d’une partie du passé qui peut empêcher de progresser. Quels objets vous trottent dans la tête ? Lequel avez vous envie de mettre au rebut depuis un certain temps ? Commencez par-là. Peu importe l’option que vous choisissez, passez à l’action.
Crédit photo : Ian Dooley
Reçois les prochains articles inspirants pour simplifier ta vie dans ta boîte mail !