Manger ses émotions : comment continuer ?
Elle me titille. Elle monte en moi, cette envie irrépressible. Faut que je m’apaise, que je bouffe, que je mange mes émotions. Je ne sais pas trop si c’est le froid et l’hiver qui arrivent, le changement d’heure et la nuit qui s’installent. Le fait d’être en chaussettes PSG, pull éponge, la tignasse dressée haute mais je perds de ma superbe. De l’entrain, la vivacité de la vingtaine, le charme de la jeunesse, j’ai l’œil terne, le cheveux sec, l’énergie d’une mouette. Rien à voir mais je trouve que ça sonne bien.
Si t’es ici c’est que toi aussi tu manges tes émotions, où celles des autres. Alors bienvenue à toi, jeune soumis à ses émotions et accessoirement accro au sucre. Parce que c’est souvent le sucre dont on a envie dans ces moments-là. J’ai essayé le salé, ça cale bien mais il manque le petit effet pervers qui te donne envie de t’enfiler le paquet. Et quitte à céder à la tentation autant s’empiffrer ! L’important c’est de profiter du moment à fond. Alors fais sauter le bouchon, et on se reparle après une bonne tartine de nutella au pain – ou de rillettes au pain ? – puis deux, puis trois, allez on finit le pot ! Quitte à culpabiliser, autant se donner une bonne raison.
C’est toujours quand t’es vulnérable que t’as envie de bouffer. Tu te sens déjà pas top mais puisque t’as déjà la pelle, tu continues de creuser en t’éclatant le bide. Masochiste ? Je ne sais pas pour vous mais personnellement avec le sucre je suis vulnérable presque tout le temps : joie, colère, stress, tristesse, ennui. Se faire plaisir, se divertir ou s’anesthésier. Une bonne excuse ? En ce moment je me sens comme une bonbonne, j’attends que mon utérus me libère mais ce mois-ci il fait des siennes. Nervosité. Je crois que j’ai trop de tonus dans le périnée.
Comment ne pas manger ses émotions ? La première solution est d’être intolérant au blé. Une fois que vous évitez tout ce qui est à base de blé, vous éliminez 95% des tentations sucrées disponibles immédiatement. Je vous le dis car j’ai testé, c’est très efficace, très frustrant aussi. Alors on prend son mal en patience en attendant que ça passe. Puis on se dit que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. On prend son plaid, son nounours et on se met en position fœtale.
On est d’accord avec le fait qu’on se fout des fruits lors du craving. Ce qui m’amène à ma deuxième solution : manger des fruits. Sauf que c’est comme boire de l’eau, ça remplit mais c’est peu concluant : on repousse l’échéance. Ce qu’on veut c’est du fat ! Des produits ultra transformés : de la consistance dans la bouche, du moelleux, du gourmand et du gras sur les doigts. Shot de dopamine, libération du glucose, perte de la raison : plaisir suprême. Enivrés par le sucre. Compulsion ? Surpoids ? Diabète ? Caries ? Maladies cardiovasculaires ? Modération ? Connaît po.
Troisième solution, le déni. Si vous optez pour celle-là, on en reparle dans 5 kilos.
Quatrième solution : avoir de l’eczéma avec une dermite séborrhéique du cuir chevelu. La plus efficace. Approuvée par mes soins. On passe alors à une envie pulsionnelle en demi teinte car le rapport plaisir immédiat / retour de bâton est plutôt défavorable. Quand à la 14ème madeleine empruntée discrètement à sa douce moitié, le corps commence à gratter, ça calme illico presto ! La prochaine fois, il faudra essayer 12, à tout moment « ça passe crème » et c’est déjà ça de pris.
Dernière éventualité : chercher de l’aide. Pour se faire, on peu acheter des livres de développement » personnel collectif « ou prendre rendez-vous avec un professionnel. C’est encore la décision la moins fun et la plus coûteuse. Manger ses émotions ça occupe l’esprit et le corps. Si on résout le problème on risque ensuite de s’emmerder. Et ça, ça serait fichtrement con !
Crédit photo : Karsten Winegear
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