
À bas le vieillissement ! Ré-vo-lu-tion
Je m’indigne à juste titre, indignons-nous toutes et tous, montons au créneau et faisons la ré-vo-lu-tion !!! À bas le vieillissement ! Oui, à bas toutes ces petites choses, ces petits tracas qui nous pourrissent la vie, qui nous font sentir moches et mal.
Justice est demandée ! Exigée ! Je lance une pétition, mais une pétition ciblée et bien ciblée.
Pas sur les ridules, pas sur le relâchement de la peau et le cheveu clairsemé, ni même sur la bouche qui fronce et la paupière qui tombe, dieu sait qu’on n’y échappera qu’à coups de bistouri pour les plus fortunés, d’injections pour les courageux et d’auto-massages du visage le soir avant le coucher ou entre deux piles de repassage pour les plus désargentés.
Non ! Je vois plus grand, bien plus grand, car l’âge nous guette tous au détour d’une année, qui de 45, qui de 50 ou de 65 pour les plus chanceux. Et je tiens à mettre cela au masculin car oui, les messieurs aussi sont touchés par cette injustice.
Contre quoi m’insurge-je alors ? Contre le… décalage ! Qu’est-ce donc, me direz-vous, a-t-elle perdu la tête, ses deux derniers neurones ont-ils trépassé dans un duel mortel ? Que nenni chers lecteurs-trices.
Vous savez pertinemment de quoi je parle, ce décalage qui devient au fur et à mesure des années l’équivalent de la fosse des Mariannes. Avec autant d’intensité et de tumulte, et peut-être même de vie intérieure.
Qui ne s’est pas un jour dit devant quelques bougies d’anniversaire ou à l’occasion d’un formulaire à compléter, devant son miroir ou après un footing laborieux : comme le temps passe…surtout dans les chiffres, surtout sur et dans le corps. Car c’est là le drame, à l’intérieur de notre tête, ça ne bouge pas aussi vite.
Plus les années passent et plus ce décalage se creuse, mon cerveau a freiné des quatre fers, ou est-ce mon corps qui a accéléré sa décrépitude ? Quoi qu’il en soit, la réalité est bien là : je suis en décalage, en incohérence.
Quel remède à cela ? Enfiler des charentaises et faire des mots croisés avec une tisane pour m’injecter un peu de sagesse et d’âge dans la caboche ? Ou au contraire recourir à des subterfuges esthético-médicaux pour rajeunir mon corps ?
C’est ce que cette société du jeunisme propose, ralentir le vieillissement…mais le vieillissement n’est-il pas déjà un ralentissement en soi de notre faculté…à être jeune ? Alors quoi, serions-nous entrain de doublement ralentir, donc de doublement vieillir ? Et c’est cher en plus ! Peut-être que ce qu’il faudrait ralentir c’est cette course à ralentir (à ralentir le vieillissement, bien sûr. Je précise pour ceux dont les deux derniers neurones ont déjà arrêté la course – du raisonnement).
Mais au train où va le monde, ma bonne dame, il faut le prendre en marche et bien s’accrocher ou en descendre et marcher au pas de nos années. Accepter que le corps vieillisse plus vite que le cœur et la tête, accepter peut-être quelques rides et cheveux blancs avec plus de sérénité, regarder passer les trains, comme les fameux bovins, en ruminant que le seul âge qui compte au-delà des apparences, c’est celui qui nous fait rayonner et entrer en cohérence. Soyons des vaches heureuses !
Céline-ment vôtre
Découvrez aussi l’article : summer body, suit and shame.
Crédit photo : Miguel Luis
Reçois dans ta boîte mail
Les Prochains Articles Inspirants !


2 Comments
Karine
Le décalage est bel et bien là… en short ou maillot de bain…le corps est à l’automne alors que le mental est au printemps !! voilà pourquoi les robes longues ont mes faveurs, histoire de contre carrer ses saisons qui n’ont souvent aucune cohérence de faits…au sens propre comme au figuré !!
Céline
Comme cela est dit poétiquement et avec tant de vérité !